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33F : reportage au détachement de Maupertus


L'une des missions de la flottille 33F est le "Search And Rescue". Après avoir passé quinze jours en 2017, sur la BAN de Lanvéoc Poulmic, je me suis récemment rendu à son détachement de Maupertus.

Dans cette "petite BAN", se relaient tous les 15 jours, deux équipes de 10 personnes. En autonomie, on se croirait quasiment coupé du monde, comme à bord d'un bateau. Durant une "bordée", les personnels sont très sollicités. Ils font tout de A à Z : les tâches administratives, la maintenance de l'aéronef, les préparations des vols, la cuisine,...



Invité à manger à plusieurs reprises, j'ai pu photographier ce moment important qu'est la préparation des repas. Les produits frais sont cuisinés en quelques minutes avec beaucoup de talent par certains personnels, à tour de rôle.

Le repas semble ne pas être une corvée, mais bien un plaisir. Quel plaisir que de rentrer dans ce réfectoire aménagé - pouvant accueillir une douzaine de personnes - et d'entendre mijoter un plat qui permettra à chacun de se régaler en profitant d'un break dans sa journée bien remplie.

Pour moi, ces moments d'échanges sont essentiels. Pourquoi venir à Maupertus ? Pourquoi passer autant de temps avec des équipages de la 33F ? Quel est le matériel que j'utilise ? Autant de questions importantes qui me permettent de leur présenter mes missions en reportages et la préparation de mon prochain ouvrage.

Le plafond est bas aujourd'hui. Le ciel est bien gris. Les bénévoles de la station SNSM de Goury sont en mer, casqués. L'hélicoptère Caïman Marine de Maupertus arrive sur zone pour un exercice d'hélitreuillage.

La Marine nationale me permet d'être à son bord durant quelques jours, pour toutes les missions en lien avec mon travail sur le sauvetage.

En combinaison étanche, je suis arnaché aux côtés du SENSO (treuilliste) pour photographier depuis la porte arrière du cargo* (*partie arrière de l'hélicoptère), cette manoeuvre extrêmement précise et impressionnante.

La séquence parfaitement menée est rapidement exécutée et atteste une nouvelle fois d'un vrai savoir faire dans la coordination des acteurs du sauvetage (marine nationale, snsm).

De retour à Maupertus, je pars me changer et reprendre mes différentes activités. Mon matériel est prêt en cas d'alerte SAR.

N'ayant pas l'habitude de passer mes nuits avec un téléphone pouvant sonner à n'importe quelle heure de la nuit, j'avoue avoir très mal dormi durant mon reportage.

Alors que je me trouve en pleine sieste, "éclair" dirons-nous, j'entends retentir la sirène du SAR. En deux secondes, je suis debout et file aux informations. L'alerte est bien réelle. Les techniciens partent à la machine pour la rendre prête à décoller. Je m'équipe de ma combinaison étanche et prends mon matériel photo. Je suis loin de me douter que la mission sur laquelle nous partons fera l'actualité avec la malheureuse disparition d'un pêcheur, devant le sémaphore de Barfleur.

En vol, très vite, je me rends compte que ma présence permet d'avoir une paire d'yeux supplémentaires pour observer la mer.

La météo est belle. Il y a du soleil. La mer est légèrement ondulée. Depuis le ciel, nous pouvons observer les différents bateaux qui participent aux recherches. Sous l'autorité du Cross, nous opérons un ratissage d'une zone définie, évoluant en fonction du temps qui passe.

Pour moi, c'est ma première mission de recherche et de secours. Ce n'est pas facile de revenir sans avoir retrouvé la personne, malgré tous les efforts mis en oeuvre. A plusieurs moments, nous avons dû lever des doutes en faisant descendre le plongeur.

Avec l'arrivée de la nuit, je suis vite confronté au problème de luminosité pour continuer à observer la mer de façon efficace. A bord, l'équipage ajuste les JVN (lunettes à vision nocturne).