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Photo du rédacteurCharles MARION

Search And Rescue : la 33F en alerte permanente


Flottille mettant en oeuvre des appareils de dernière génération, le NH90 Caïman, la 33F m'a accueilli afin de me permettre de réaliser un reportage exceptionnel dans le cadre de de mon prochain ouvrage consacré aux acteurs du sauvetage en mer.

Située sur la Base d'Aéronautique Navale de Lanvéoc-Poulmic, en presqu'île de Crozon, la 33F intervient :

  • prioritairement des missions de combat naval : lutte anti-surface, anti sous-marine, actions de vive force en mer (dont contre terrorisme maritime),

  • des missions de soutien : sauvetage en mer, assistance aux bâtiments en détresse, évacuation sanitaire, logistique navale, transport de commandos.

L’équipage du Caïman Marine n'est constitué que de trois personnes : un pilote, d’un TACCO (coordinateur tactique) et d’un SENSO (opérateur senseurs) qui fait également office de chef cargo et de treuilliste.

 

Ca y est. Me voilà arrivé après 3h15 d’une route que je connais bien. Des Nantes - Brest, j’en ai fais plus d’un ces derniers mois. La clé prise à la réception, me voila seul dans ma chambre d'hôtel. Cette solitude qui m’envahit parfois la veille d’un reportage. Cette solitude qui me fait me reposer plein de questions, qui me fais douter parfois. Hors de question de rester enfermé, je reprend ma voiture et vais passer la soirée dehors.

Quand la nuit arrive, je retrouve ma chambre et peux me consacrer à la dernière vérification de mon matériel de prises de vues.

Mais pas d’appréhension car là, je suis parti pour 4 jours de reportages jours et nuits. Quatre jours qui vont me permettre de m’immerger pleinement dans un monde souvent photographié pour ses missions, mais où finalement la presse délaisse régulièrement la dimension humaine. C’est bien l’humain que je viens chercher pour mes images. Mes photographies doivent raconter une histoire, faire passer des émotions, faire ressentir ce que moi-même j’ai vécu quand j’ai appuyé sur le déclencheur. Je veux retranscrire les couleurs, les sons, les odeurs parfois,…

Pour cela, j’aime passer du temps avec les personnels que je mets en valeur. Je trouve cela essentiel pour me permettre de créer cette relation de confiance qui me sera importante. Savoir arriver sans appareil, se faire petit et apprendre des hommes et femmes qui font de ce monde du sauvetage, un monde d'excellence.

Les journées vont s’enchainer avec des moments plus calmes. Ces moments me permettent d’échanger avec ceux qui m’accueillent; personnels volants et au sol. J’évoque La Mer & ses Hommes que certains connaissent et explique à tous mon nouveau projet de livre consacré aux acteurs du sauvetage. D'ailleurs, certains évoquent la magnifique double page dans Paris Match, avec le CTT de la SNSM de Penmarc'h. Le projet commence à être connu !

Ce soir, je participe à un treuillage sur le CTT de la SNSM de Loguivy. Une première, pour moi, d’assister à un treuillage de nuit sur NH90. Mes tenues et mon matériel photo sont prêts.

L'équipage a travaillé sur le vol durant une partie de la journée. Au moment du briefing, les différents éléments de la mission sont intégralement évoqués afin que chacun ait entièrement intégré les phases du vol.

Une fois décollés, nous prenons un peu de hauteur et profitons des derniers instants de soleil. Quand je dis « profitons », c’est plutôt moi qui profite. Dans l’hélico, tout le monde est concentré sur la mission.

Certains nuages se sont parés de leurs plus beaux atours. Rose. Orange. C’est superbe.

L’arrivée sur zone se fait sous une lune extrêmement lumineuse. Heureusement qu’elle est présente car ce soir, je vais utiliser mes boitiers dans des conditions extrêmes.

Une vedette de la SNSM qui se bat contre une mer chahutée photographiée dans une nuit profonde, à 40.000 iso !

Depuis la porte ouverte du "cargo", la vision est impressionnante. Le CTT enchaine les mouvements de gîte et tape quelques vagues importantes. Le plongeur est suspendu au treuil en attendant qu’en bas, cela se calme.

Sous les indications très précises du SENSO, le pilote ne lâche pas son repère des yeux et place son hélico à la perfection malgré le vent et les impressionnants mouvements du CTT. Le plongeur est déposé. Vient le moment de descendre la civière.

Le bruit du NH est assourdissant. De la haut, tout est noir à l’exception de l’arrière du CTT qui se trouve éclairé par l’hélico. La fin de la manoeuvre se déroule sans soucis malgré les violentes secousses.

On entend souvent parler de la 33F comme de l’élite du sauvetage aérien. Ce soir, c’était un immense travail d’équipe et de précision que j’ai pu vivre et immortaliser.

Ce lien qui unit la SNSM et la 33F est essentiel dans mon reportage. Deux institutions du sauvetage réunies en une seule image !

 

Je tiens à remercier très sincèrement l'ensemble de la Flottille 33F (Commandant, personnels embarqués et au sol), de la communication de la BAN Lanvéoc et du service communication la Préfecture Maritime de l'Atlantique pour m'avoir permis de réaliser la première partie d'un reportage exceptionnel, sur base et dans les airs. Accepter un photographe à leurs côtés n'est pas chose facile mais la relation de confiance qui s'est créée m'a permis d'obtenir le résultat espéré.

Une mention spéciale de remerciement pour l'EV Cyril. pour le temps qu'il m'a consacré afin de me permettre de réaliser un travail de qualité.

 

Pour les puristes, voici un petit rappel technique...

  • Longueur HT (rotor tournant) : 19,56m ; longueur du fuselage : 16,09m

  • Largeur du fuselage avec sponson (flotteurs) : 3,63m

  • Hauteur jusqu’au rotor principal : 4,20m

  • Dimension de la cabine : longueur 4,8m ; largeur 2m ; hauteur 1,58m.

  • Diamètre rotor : 16,3m

  • Masse à vide : 8 000 kg avec kit ASM ; masse maximale au décollage : 11 000 kg.

  • Carburant (maximal) : 2 000 kg, ravitaillable en vol stationnaire

  • Motorisation : moteurs RTM 322 (2500cv) réalisé par Turboméca

  • Vitesses : de croisière 260 km/h ; maximale 295 km/h.

  • Autonomie : 4 heures, plus 30 minutes de réserve

  • Distance maximum franchissable : 950 km

  • Le fuselage en composites est résistant au crash avec une faible signature radar.

  • La carlingue permet l’installation de 14 sièges de troupe (NFH), ou l’installation de 12 civières.

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